« Les fauves » d’Ingrid Desjours

Publié: 23 octobre 2015 dans Policier / Thriller
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Parution: Octobre 2015  Edition: Robert Laffont  Collection: La Bête noire  Genre: Thriller

Parution: Octobre 2015
Edition: Robert Laffont
Collection: La Bête noire
Genre: Thriller


4eme couverture

 

VOTRE PIRE PRÉDATEUR :
CELUI QUI VOUS AURA APPRIVOISÉ

« Torturez-la ! Violez-la ! Tuez-la ! » À la tête d’une ONG luttant contre le recrutement de jeunes par l’État Islamique, l’ambitieuse Haiko est devenue la cible d’une terrible fatwa.

Lorsqu’elle engage Lars comme garde du corps, l’ancien militaire a un mauvais pressentiment. Sa cliente lui a-t-elle dit toute la vérité sur ses activités ? Et pourra-t-il vraiment la protéger contre des tueurs fanatiques, quand lui-même porte les séquelles d’une détention qui l’a traumatisé ?

Dans cet univers où règnent paranoïa et faux-semblants, Haiko et Lars se fascinent et se défient tels deux fauves prêts à se sauter à la gorge, sans jamais baisser leur garde.


Mon avis

 

masse_critique

J’ai lu ce livre dans le cadre de la Masse Critique de Babelio.
Merci à Babelio et aux Editions Robert Laffont pour cette excellente découverte.


Ingrid Desjours nous transporte en pleine thématique d’actualité. Nous sommes en 2015, dans un climat un peu particulier, celui de l’après-Charlie Hebdo.

Haiko est fille de journaliste et femme forte menant des combats tout aussi forts. Elle a créé l’association NERF qui vise à empêcher le départ de jeunes français pour le djihad. Ses collègues et elle sont chargés de les repérer, d’entrer en contact avec la famille, de faire en sorte de les dissuader…ou dans les cas extrêmes de les appréhender avant leur départ, dans des conditions assez particulières. Ses actions semblent déplaire puisqu’elle est la cible d’une fatwa. 
Ayant peur pour la vie de sa fille, la mère d’Haiko engage un garde du corps. Il s’agit de Lars, ancien militaire et otage des talibans. Son retour en France est marqué par le traumatisme de sa captivité et par l’addiction à l’alcool et à la drogue. 
Il prend en charge la sécurité de sa cliente, mais se met à douter de sa sincérité. Est-elle vraiment désintéressée concernant ses actions? La fatwa qui la met en danger est-elle réelle? Est-ce un coup médiatique? Qui manipule l’autre? Est-ce de la paranoïa? Tant de questionnements qui vont rythmer le récit, du début à la fin.

Un excellent récit que je n’ai pas lâché avant de l’avoir fini. Nous sommes en plein dans l’actualité. J’avais un peu peur de faire face à des clichés mais l’habileté de l’auteur nous épargne ça. Nous avons plusieurs points de vue différents sur le djihad, DAESH, et les méthodes employées pour recruter. Cela force le lecteur à réfléchir par lui-même sans se contenter d’emmagasiner les informations. Chaque début de chapitre est marqué par la citation d’un article de presse ou l’avis d’un spécialiste, de points de vue parfois complètement opposés. Je trouve que c’est un véritable plus à la fois pour le roman et pour la réflexion menée par le lecteur. J’ai vraiment apprécié cette nuance apportée par l’auteur sur ce sujet brûlant. Il était totalement nécessaire de l’aborder avec justesse. Mission réussie!

Cependant, ce thème n’est pas le seul qui est abordé et pointé du doigt. Il y a une véritable réflexion sur le côté sombre de chacun, sur la manipulation, la crédulité face aux rumeurs, aux informations non vérifiées, sur les médias, les autorités, la sécurité, l’argent et les manipulations. Voilà de quoi dépeindre une bonne partie de ce qu’est notre société actuelle.

Les personnages sont assez bien travaillés. Parfois caricaturaux, je dois bien avouer, ils sont, chacun, pourvus de nuance. On sent que Lars et Haiko ont quelque chose de torturé, une faille, une blessure. Ils sont sur le fil, et on se demande à quel moment ils vont chuter.

La plume d’Ingrid Desjours est addictive. Sa manière d’écrire nous transporte, ses descriptions nous donne l’impression de voir la scène, de ressentir les émotions. Sur la quatrième de couverture, il y a une critique de Marie Rogatien du Figaro Magazine qui résume très bien ce que j’ai ressenti:

La faculté stupéfiante d’Ingrid Desjours à dépeindre les émotions humaines fait mouche à chaque fois.


« Les fauves » est un véritable page-turner. Rythmé par les actions, la réflexion et le suspense omniprésent, le lecteur est toujours en alerte.

Une intrigue captivante, une écriture juste, un thème d’actualité, des personnages forts, ce roman est puissant.

commentaires
  1. […] Une découverte captivante et forte! Ma chronique est en ligne. […]

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  2. […] Sarah Ockler 50. « Se retenir aux brindilles » – Sébastien Fritsch 51. « Les fauves » – Ingrid Desjours 52. « Le trône de fer » Intégrale 3 – G.R.R. Martin 53. […]

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  3. […] J’aimerais également rencontrer Ingrid Desjours pour faire dédicacer « Les fauves » que j’ai vraiment beaucoup […]

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